La Brigade des Fusiliers Marins (1914-1915)
Lorsque la guerre éclate, la Marine dispose d'un surplus d'effectif de plusieurs milliers d'hommes qu'elle ne peut pas utiliser à bord de ses bâtiments.
La brigade des fusiliers marins est une unité de la marine française. Á la déclaration de guerre, la marine a des fusiliers marins qui restent inemployés dans les bâtiments de la marine, car les principaux combats sont terrestres. Il est donc décidé le 7 août 1914 de la création de la brigade des fusiliers marins, forte de 6000 hommes en deux régiments et une section de mitrailleuses, et confiée au commandement de l'amiral Ronarc'h.
L'organisation est calquée sur celle des régiments d'infanterie avec trois bataillons par régiment. Parmi eux on trouve des apprentis fusiliers-marins d'à peine 16 ans et des réservistes.
Première mission: les fusiliers marins sont d’abord envoyés à Paris pour la défense de la capitale, sous les ordres du général Gallieni, et constituent d'ailleurs la seule troupe de valeur dont il dispose.
Le 7 août, les 1er et 2ème régiments de fusiliers marins sont créés, dans le but de combattre à terre. Réunis en une brigade forte de 6 000 hommes, sous le commandement du jeune contre-amiral Ronarc'h, leur mission initiale est la défense de la Capitale et de sa banlieue.
La structuration des régiments de la Brigade des marins est donc voisine de celle des régiments d'infanterie de 1914, à l'exception des sections de mitrailleuses qui semblent plus nombreuses, et regroupées en une compagnie au niveau de la Brigade.
Après lecture du document « La Brigade des Fusiliers Marins sur l'Yser, par l'Amiral Ronarc'h », on peut en déduire l'organisation suivante pour la Brigade des Fusiliers Marins en 1915 :
La brigade est constituée de l'Etat-major de la Brigade et de deux régiments. Elle dispose d'une compagnie de mitrailleuses de 15 sections.
Chaque régiment est composé d'un état-major, de 3 bataillons, et d'une ambulance. Un régiment est commandé par un Capitaine de Vaisseau.
Chaque bataillon est commandé par un Capitaine de Frégate et est divisé en quatre compagnies.
L'effectif d'une compagnie est de l'ordre de 200 hommes.
Le 8 août 1914, la « colonie anglaise » vient offrir les drapeaux alliés à la mairie. (6)
Ravitaillement de la population (CM du 8 août 1914) :
« Le Conseil décide, pour faire face aux nécessités du moment, résultant de l'état de guerre, d'assurer directement par voie de régie simple, le ravitaillement de la population. Laisse aux soins du maire la nomination du régisseur.
Dit que les premières avances seront faîtes sur les crédits votés par la délibération du 2 août courant, approuvé le 7 du même mois ».
Un hôpital militaire est installé dans le pensionnat Saint-Joseph, c’est-à-dire dans le vieux bâtiment à l’angle de la Grand-rue et la rue Emile Bonnet. (1)
Dès le 8 août 1914, l'hôpital 104 ouvrait ses portes à St-Leu-Taverny
Le Pensionnat saint-Joseph devint l’Hôpital temporaire militaire N°104, créé par le Comité de la Croix-Rouge de Taverny, Saint-Leu Bessancourt, présidé par Mme AIMOND, femme du Sénateur-Maire, assistée de Mme DELEAU, Vice-présidente. Les services étaient répartis entre les docteurs OPPENOT et BARRAU. L’hôpital, ne disposant pas de chirurgiens, était réservé aux malades et eut néanmoins à enregistrer des décès : 19 « poilus » ont été inhumés au cimetière de Saint-Leu. (2)
Le 9 août 1914 malgré la prise de Liège par les Allemands, les habitants sont dans un enthousiasme indescriptible en apprenant que nos troupes se sont emparées d'Altkirch et de Mulhouse, (8)
De nombreux drapeaux de plusieurs nationalités viennent renforcer ceux qui sont déjà aux fenêtres. A la mairie les emblèmes de tous les états en guerre avec les empires du centre forment un faisceau au-dessus de l'horloge. A cette époque le Monténégro, la Serbie, la Belgique, l'Angleterre, la Russie et la France sont en guerre avec l'Allemagne et l’Autriche. Les commerçants affichent les journaux dans leur vitrine, Les camelots vendent les quotidiens matin, midi et soir. (8)
Le dimanche 9 août 1914, le maire fait préparer la salle du gymnase et la salle paroissiale pour recevoir les soldats qui vont qui vont faire de Taverny une place forte. (6)
Moisson :
L’an mille neuf cent quatorze, le 11 août à 6 heures du matin,
Le maire donne lecture au conseil municipal, d’instructions de M le Sous-Préfet de Pontoise, relatives aux mesures à prendre pour assurer la rentrée et le battage des moissons et sauvegarder les récoltes futures.
Le conseil
après un examen minutieux et un inventaire de la main d’œuvre existant dans la commune et susceptible d’être employée aux travaux agricoles,
considérant que le nombre de personnel est suffisant pour sauvegarder toutes les récoltes, en faire la rentrée et le battage.
Délibère :
qu’aucun français, kabyle ou étranger n’ont pas besoin d’être dirigés sur notre territoire et que la commission des moissons désignée par le Conseil Municipale est apte à faire le nécessaire.(10)
Les Britanniques sont battus à Mons, les Français sont battus sur la Sambre et à Charleroi. A partir du 12 août 1914, les Russes ouvrent un front en Prusse orientale, ce qui entraîne l'envoi vers l'Est de l'Europe, de troupes allemandes qui se dirigeaient sur Paris.
Le jeudi 13 août 1914, arrivée les soldats territoriaux dits les « pépères » utilisés à des travaux de transport ou de défense de seconde ligne,
(…) Dès le lendemain, la troupe entreprend la construction de redoutes en forêt, à l'emplacement du « Camp César » au chalet des gardes, une ligne télégraphique est établie entre les postes de Saint-Jacques (le haras), Béthemont et Bouffémont (6).
Les soldats arrivent le jeudi 13 août. Ce sont des territoriaux, soldats de 2ème réserve utilisés à des travaux de transport ou de défense de seconde ligne. Ceux-là appartiennent à une unité du 4ème R.A.T. (Réserve d’Armée Territoriale). Trois officiers et 36 sous-officiers les encadrent. Deux mess sont ouverts dans le centre, ainsi que le bureau militaire dans les locaux de l’ancienne poste, rue de Paris. (6)
Les premiers soldats arrivent en civil et par groupe. Nous remarquons un prêtre en soutane. La plupart de ces hommes chantent des chansons patriotiques. Quelques-uns portent des drapeaux. Un superbe bouquet tricolore est porté par un territorial qui marche devant ses camarades. Taverny deviendra pour la durée de la guerre, une ville garnison. Ces hommes sont employés immédiatement dans la forêt pour construire des batteries d’artillerie lourde. J’ai pu voir les travaux de terrassement, mais une fois les pièces arrivées, il fut complètement impossible d’approcher. Ces détachements sont logés dans la salle des fêtes et la salle paroissiale. (8)
Des lits très simples fabriqués avec des rondins de châtaignier, entourent les salles. Le milieu des pièces est garni de grandes tables. Des clous plantés un peu partout, servent à accrocher musettes, fusils, bidons etc. … Des gravures représentant les chefs d’Etat et les principaux généraux sont clouées de place en place. (7)
Vendredi 14 août, la troupe entreprend la construction de redoutes en forêt, à l’emplacement du « camp des Anglais » (camp César – oppidum gaulois du Haut-tertre). Une ligne télégraphique est établie entre les postes de Saint-Jacques (le haras), Béthemont et Bouffémont. (6)
Le 14 août 1914 nous apprenons que les troupes françaises sont entrées en Belgique, (8)
En août et septembre 1914, les autorités militaires organisèrent la défense de l’ensemble du camp retranché de Paris. Cette défense s’appuyait dans notre région sur les forts de Cormeilles, de Montlignon, de Domont, de Montmorency, d’Ecouen, de Stains et de leurs ouvrages annexes, tous construits vers 1875-1880. On compléta alors ces fortifications par la construction de batteries d’artillerie en terre dans la forêt de Montmorency et dans le voisinage. Dans notre secteur nord de paris, il y est ainsi cent trente-sept batteries installées. On en retrouve des vestiges dans les talus sous les taillis de la forêt sur au moins sept emplacements. Cela explique la présence d’unités d’artillerie et du génie, de campements, d’ouvriers forestiers chargés des déboisements, et la présence à Taverny même d’une garnison. (7)
Le samedi 15 août, les journaux ne donnent plus aucune nouvelle du front. On comprend pourquoi … (6)